Ses 56 premières pages sont si jouissives qu'elles ont rapidement été compilées dans un ouvrage vendu exclusivement dans les conventions aux Etats-Unis, avant d'être repris en France par l'éditeur Semic Carabas, qui permet donc de se procurer cette nouvelle graphique en volume relié, de manière exclusive dans le monde.
L'histoire de SPACEGIRL est tout ce qu'il y a de plus basique: son vaisseau étant endommagée, la guerrière de l'espace qui donne son titre à l'ouvrage se voit contrainte de se poser sur un monde qu'elle ne connaît pas. Aussitôt, elle se retrouve attaquée par des robots tueurs appelés Méga-Borgs, et elle se réfugie dans un tunnel qui la mène au cœur d'une citadelle improbable, guidée par une voix qui résonne dans sa tête. Elle ne tarde pas à faire connaissance avec le propriétaire de cette voix, un homme emprisonné, doté de pouvoirs bio-électriques et qui se fait passer pour le dernier survivant de la guerre qui a ravagé cette planète.
Aussitôt, la jeune SPACEGIRL décide de l'aider à fuir son bourreau s'il lui trouve un moyen de partir. Alors qu'ils trouvent un vaisseau, ils tombent nez à nez avec le maître des robots, un vieillard qui n'a rien à envier à l'Empereur Ming du comic-strip FLASH GORDON. Ce-dernier tente de convaincre la guerrière de l'espace que la situation n'est pas celle qu'elle croit, mais elle refuse de l'entendre, et il se fait descendre par le prisonnier en clamant que c'est lui le dernier... SPACEGIRL et son acolyte embarquent, et tandis que le vaisseau parvient à s'extirper de la base avant son auto-destruction, ils se dirigent vers la station spatiale de la Lune Delta.
Le piège tente alors de se refermer, et le prisonnier révèle ses plans... Mais la jeune femme avait compris son manège suite aux révélations du vieillard, et elle s'éjecte du navire sans demander son reste, dérivant alors dans l'espace.
L'épilogue déplace l'action au cœur du croiseur de combat lourd Strikker, au fin fond de la nébuleuse Greeg. Sur le pont, le commandant est informé que le signal de Béta-1-1 a été repéré, ce matricule renvoyant à celui de SPACEGIRL, qui est qualifiée de traîtresse, et que le Cadet Alpha, une autre spacegirl, est envoyée éliminer.
On le voit, l'intrigue met du temps à se mettre en place, mais l'idée esquissée par la conclusion du volume augure du meilleur avec au programme une rencontre haute en couleur entre deux guerrières de l'espace. Dans le même ordre d'idées, le fameux prisonnier pourrait signer son retour.
Aussi, bien que la forme d'une case par page ne permette pas une narration des plus fluides, elle offre au lecteur la possibilité de découvrir de splendides planches réalisées par l'artiste. De plus, l'univers dépeint reste sympathique, renvoyant au meilleur du space-opera et aux histoires qui firent les beaux jours de Metal Hurlant. Face à un ouvrage de cette qualité, qui offre aussi bien des planches en noir & blanc qu'en couleurs réalisées par CHAREST lui-même, on ne peut qu'attendre impatiemment la suite, d'autant plus que le dessinateur se fait particulièrement rare en raison de son rythme de travail... En attendant, on pourra se reporter aux ARMES DU META-BARON, dont il a illustré une grosse partie des pages, et qui s'installe lui aussi dans la veine de Metal Hurlant, scénariste et éditeur oblige !
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