mardi 20 avril 2010

[WHO'S WHO ?] James O'BARR, créateur de THE CROW

[WHO'S WHO ?] James O'BARR, créateur de THE CROW

Edgar Allan POE Je poussai alors le volet, et, avec un tumultueux battement d’ailes, entra un majestueux corbeau digne des anciens jours. Il ne fit pas la moindre révérence, il ne s’arrêta pas, il n’hésita pas une minute ; mais avec la mine d’un lord ou d’une lady, il se percha au-dessus de la porte de ma chambre ; il se percha sur un buste de Pallas juste au-dessus de la porte de ma chambre ; – il se percha, s’installa, et rien de plus.

SOURCE
Le Corbeau (traduction de Charles BEAUDELAIRE)

Marqué par la fatalité, James O’BARR est l’auteur de comic-books qui a créé le mythe de THE CROW. Né à Détroit entre la Noël 1959 et le Jour de l’An 1960, son état civil lui attribua officiellement comme date de naissance le 1er janvier 1960, puisque sa mère biologique, ayant connue une vie agitée et passant de la prison aux hôpitaux psychiatriques, n’a jamais pu déterminer avec exactitude sa véritable date de naissance. Aussi passe-t-il les premières années de sa vie dans un orphelinat de Détroit aux côtés de son demi-frère. Le dessin constitue alors sa première et grande passion, tant et si bien qu’avec l’argent de ses petits boulots, il choisit d’acheter du matériel pour lui permettre de dessiner.

Illustration de couverture de THE CROW par James O’BARR

Finalement adopté à la fin de son enfance, il ne parvient cependant jamais à s’adapter totalement à sa nouvelle vie. Aussi, à l’âge de 17 ans, James O’BARR quitte son foyer adoptif pour vivre avec Bethany, sa petite amie, et espère mener une vie heureuse en sa compagnie. Il découvre alors à ses côtés ce que signifie l’amour entre deux êtres, la passion infinie qui mène à la folie. La tragédie veille, toujours, menaçante, et James O’BARR voit sa vie totalement basculer… En effet, alors que sa compagne se promène seule dans les rues de Détroit, un conducteur ivre la percute après avoir perdu le contrôle de son véhicule. La jeune femme succombe, et achève d’emporter l’innocence de James avec elle.

Il ne supporte pas cette disparition.

James s’engage alors au sein des Marines pour oublier l’accident, et retourne finalement aux Etats-Unis après deux ans de service dans l’espoir de venger la mort de Bethany. Toutefois, il apprend que le conducteur ivre est décédé de mort naturelle et ne peut échapper à son destin.

L’incapacité à exorciser son mal le ronge. C’est la bande-dessinée qui va s’imposer comme un exutoire. En 1981, il commence à y déverser son incompréhension et donne naissance au comic-book THE CROW, une œuvre singulière inspirée de sa propre vie et mettant en œuvre un couple séparé par la mort. Toutefois, ce n’est pas la réalité, et le romantisme gothique est poussé à son paroxysme : ainsi, un corbeau psychopompe permet au héros de revenir venger ses meurtriers.

Page intérieure de THE CROW par James O’BARR

Ce comic est marqué par sa bichromie : le noir et le blanc y sont les seules couleurs, plus ou moins marquées selon les scènes, symbolisant autant la pureté que la noirceur, cette noirceur dans laquelle s’enfonce cette histoire de vengeance. L’amour est le déterminant de l’histoire, transparaissant finalement autant dans la situation initiale que dans la quête de sang d’ERIC DRAVEN, revenu d’entre les mots. James O’BARR s’inspire de différents auteurs fantastiques véhiculant l’esprit gothique, notamment Edgar Allan POE, auteur entre autre du Corbeau. Visuellement, on sent que ce sont surtout les groupes de rock qui influencent l’artiste, qui en vient même à affirmer la prééminence de leur impact dans ses choix graphiques : IGGY POP, JOY DIVISION ou encore THE CURE s’imposent comme modèles pour les personnages de THE CROW.

Le succès de la série est rapide, tant et si bien que plusieurs adaptations vont être réalisées pour le cinéma ou la télévision. Notons entre autres le film éponyme d’Alex PROYAS, sorti en 1994, et mettant en scène Brandon LEE dans le rôle titre. Toutefois, le destin tragique du fils de Bruce LEE, abattu durant le tournage, constitue une nouvelle épreuve pour James O’BARR qui a l’impression de vivre à nouveau la perte de Bethany.

Page intérieure de THE CROW par James O’BARR

James O'BARRWriting The Crow didn't help at all. I thought it would be cathartic, but as I drew each page, it made me more self-destructive, if anything. There is pure anger on each page, little murders. I was more messed up by the time I was done with the book. There was a rumour going around when there was a delay between the third and fourth issues that I had committed suicide. I was annoyed by that, because God's had his elbow on my nech for this long, I feel I can stick it out. I'm not ready to put a period on that sentence yet.

Actuellement, James O’BARR semble vivre loin du monde des comics, menant une vie paisible avec sa compagne dans la banlieue de Détroit.

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