lundi 5 avril 2010

[CRITIQUE] CONAN: THE BOOK OF THOTH

[CRITIQUE VO] CONAN: THE BOOK OF THOTH

Dark HorseThere is much blood shed in the book, but most of it is implied; only a few scenes contain graphic violence, although virtually every page bears at least one image that is genuinely terrifying or haunting. Liberal use of shadows and wiry outlines in Kelley's solid but moody art give shape to a world where even the agents of light do not seem entirely trustworthy.

S’il est un ennemi de CONAN que les lecteurs de l’œuvre de ROBERT E. HOWARD ne peuvent oublier, c’est bel et bien THOTH-AMON. Sorcier surpuissant et totalement corrompu apparu pour la première foisdans la chronologie de l’oeuvre dans THE GOD IN THE BOWL, ce personnage se joue volontiers de la mort et affrontera le Cimmérien à plusieurs reprises. Aussi, quand Dark Horse Comics a lancé une nouvelle série sur Conan, elle n’a pas tardé à proposer à Kurk BUSIEK (Thunderbolts, Iron Man, Avengers), alors en charge de la série CONAN, et Len WEIN, créateur de Wolverine, de s’intéresser de près aux origines de ce mystérieux personnage. C’est ainsi qu’en 2006 est née la mini-série THE BOOK OF THOTH, composée de quatre épisodes de 40 pages permettant de faire toute la lumière sur les choix qui permirent à un enfant de devenir le plus grand sorcier que l’âge hyborien ait connu.

Cap sur les origines de THOTH-AMON: la Stygie, une terre aride qui deviendra plus tard l’Egypte. Pour le jeune THOTH, la vie est particulièrement difficile dans les rues de la capitale, Memphia : battu par son père, il n’a d’autre choix que de voler pour le compte de celui-ci s’il veut survivre. Seule son amitié avec AMON l’empêche de sombrer définitivement… Mais les événements vont encourager THOTH à sacrifier cette amitié, ce qui va lui permettre de quitter sa vie et d’intégrer le cercle des prêtres d’Ibis. C’est là qu’il va passer des années à préparer sa revanche, car il est parvenu à entrer en contact avec le dieu-serpent Set, dont il apprend la magie maléfique. L’ascension de l’homme est parfaitement décrite par les scénaristes. On assiste à un long parcours semé d’embûches qui pourtant ressemble à un plan parfaitement élaboré par THOTH : son enfance difficile lui a donné la détermination suffisante pour accomplir exactement ce qu’il veut et manipuler tout le monde sans remord. Ainsi, au terme de l’histoire, on comprend que tout était déjà écrit, comme s’il était prédestiné à devenir ce qu’il est aujourd’hui, et que si un simple choix a changé toute sa vie, l’enfant aurait de toutes façons tout fait pour prendre sa revanche sur la vie. Le hasard a simplement bien fait les choses et totalement servi ses desseins, lui permettant de se rapprocher du roi Cstephon et au final, d’obtenir le pouvoir absolu.

Une planche du premier épisode par Kelley JONES

192 pages permettent ainsi de découvrir le sombre parcours de THOTH-AMON et d’assister au final à une véritable guerre de religion entre les serviteurs d’Ibis et ceux de Set. Ce conflit ébranle quelque peu la foi du sorcier qui aura l’impression d’avoir été trahi, mais il persévèrera dans la magie noire. S’il a tenté de renouer avec sa vie d’avant en essayant de retrouver sa sœur, il comprend bientôt qu’il n’est plus possible de faire machine arrière. Peu importe, il est maintenant omnipotent, et Set règne sur toute la Stygie. Le récit de BUSIEK et WEIN est impeccablement mené de bout en bout, et servi par le style tout en ombres de Kelley JONES. Ce-dernier parvient à prodiguer une force incroyable au scénario, mais par moments, le lecteur peinera à identifier les personnages : en effet, les visages de plusieurs personnages se ressemblent, et parfois, il faut relire la scène afin de bien comprendre ce qui se passe. Un bémol qui reste cependant anecdotique, tant il est plaisant d’assister à la lente ascension du terrifiant THOTH-AMON.

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